- C’est une mitsva particulièrement belle d’écouter la lecture de la meguila à la synagogue, là où il y a beaucoup de monde, car « la gloire du Roi grandit avec le nombre de ses sujets » (Proverbes 14,28). Ainsi nous donnons à la célébration de Pourim la plus grande publicité possible (pirssoumé nissa).
- On tâchera du moins de l’écouter là où se trouve un minyane (quorum) formé de dix hommes.
- S’il n’est pas possible de la lire avec un minyane, chaque particulier la lira dans une meguila (parchemin) valable, en disant les bénédictions qui précèdent la lecture. Si un seul sait la lire, et que les autres ne le savent pas, celui qui sait la lira, et les autres écouteront, et ils auront fait leur devoir, même s’ils ne sont pas dix. Dans ce cas, la bénédiction après la lecture de la meguila ne sera pas récitée.
- C’est un usage répandu dans le peuple d’Israël que l’officiant ne lise pas dans une meguila roulée ; il la déroulera et la pliera, en mettant les feuillets les uns sur les autres comme une lettre, car elle est appelée « la lettre de Pourim » (Esther 9,29). Mais ceux qui écoutent, eux, ne sont pas tenus de la dérouler ainsi.
- Le soir, l’officiant dira avant la lecture trois bénédictions : la première pour la lecture de la meguila, la seconde pour nous avoir fait des miracles et la dernière pour nous avoir gardés en vie. Quand il dit שהחיינו, il faut également penser à ce que cette bénédiction couvre l’envoi de cadeaux, les dons aux pauvres et le festin de Pourim. De même, l’officiant devra penser à rendre quitte la communauté de son devoir pour ces prescriptions.
- Le matin l’officiant ne dira que les deux premières bénédictions (dans les communautés séfarades).
- Après la lecture, l’officiant enroulera à nouveau la meguila, il la placera devant lui et dira la bénédiction pour Celui « Qui a mené notre combat… ».
- L’officiant doit avoir l’intention rendre quitte l’auditoire ; de même, chaque personne qui écoute doit avoir l’intention de se rendre quitte, et écouter chaque mot ; s’il n’y a qu’un mot qu’on n’a pas entendu, on n’aura pas accompli son devoir. Ainsi lorsque l’on fait du bruit, et que l’on provoque du brouhaha au moment où le nom de Haman est prononcé, l’officiant veillera bien à arrêter la lecture jusqu’à ce que le bruit cesse entièrement.
- Il vaut mieux, et il est recommandé que chacun possède personnellement une meguila valable, afin de pouvoir dire chaque mot à voix basse, de crainte qu’il n’y ait un mot que l’on n’entende pas lors de la lecture de l’officiant.
- L’officiant devra mentionner le nom des dix fils de Haman, de même que le mot עשרת (dix) en un seul souffle, pour faire remarquer que tous ont été tués et pendus comme un seul homme. On a également l’habitude de dire חמש מאות איש (cinq cents hommes) dans le même souffle. Mais a posteriori si on a fait une interruption entre les noms des dix fils de Haman, on aura cependant accompli son devoir.
- Quand l’officiant dit : « En cette nuit, le sommeil du roi fut agité… » (Esther 6,1), il élèvera la voix, car c’est alors que commence l’essentiel du miracle, et quand il dit : « cette lettre » (Esther 9,26), il agitera la meguila.
- Si quelqu’un a devant lui une meguila non valable ou un ‘houmach (c’est-à-dire un livre imprimé), il ne lira pas à voix basse avec l’officiant ; en effet, s’il lit il ne pourra pas penser à écouter l’officiant. Même s’il pense l’écouter, peut-être quelqu’un d’autre entendra ce qu’il lit, et manquera d’attention pour la lecture de l’officiant. De même, personne n’aidera l’officiant par coeur. Pour cette raison également, l’officiant devra reprendre et lire les quatre versets de libération que le public a l’habitude de dire à haute voix, dans une meguila cachère.
Questions-Réponses
Les décisions du ROY (Rav Ovadia Yossef Chlita)
1-En quoi consiste la mitsva de la lecture de la meguila ?
Tous, hommes et femmes, sont tenus de lire ou d’écouter la meguila deux fois : le soir de Pourim [toute la nuit jusqu’à l’aube] ainsi que le lendemain [du lever du soleil au coucher du soleil].
En effet, Rabbi Josué, fils de Lévi, dit dans le Talmud : « On est tenu de lire la meguila la nuit, et de recommencer cette lecture le jour, comme il est dit : « Mon D.ieu, je T’implore le jour et Tu ne me réponds pas, et la nuit, il n’y a pas de repos pour moi… (Psaumes 22,4) » (Meguila 4a).
Il faut également habituer les enfants mineurs à écouter la lecture de la meguila. Cependant on évitera d’amener à la synagogue de trop jeunes enfants qui dérangeraient ceux qui écoutent.
2-Celui qui a manqué la lecture de la meguila le soir de Pourim, peut-il se rattraper en la lisant deux fois le lendemain ?
Non, car la lecture du soir est indépendante de celle du jour.
3-Les femmes ont-elles l’obligation d’écouter la meguila ?
Les femmes ont l’obligation d’écouter la meguila comme les hommes, car elles aussi étaient concernées par le miracle de Pourim. Ainsi une femme qui ne pourra pas se déplacer et aller à la synagogue veillera à s’acquitter de son devoir en écoutant la meguila d’une personne sachant bien la lire.
4-Celui qui s’est déjà acquitté de son devoir, peut-il lire de nouveau avec les bénédictions pour acquitter les femmes de la lecture de la meguila?
Il peut sans problème relire la meguila avec les premières bénédictions.
La dernière bénédiction peut être récitée s’il y a dans l’assemblée au moins dix femmes qui écoutent la meguila.
5-Est-il permis de manger avant la lecture de la meguila ?
Il est interdit de manger avant d’avoir écouté la meguila. Il n’y a pas de différence entre la lecture du matin ou celle du soir.
Cependant, pour des personnes supportant difficilement le jeûne, il est permis de consommer des fruits, ou de manger du pain ou des gâteaux dans une quantité inférieure à 54 g.
6-Est-il permis de boire avant d’écouter la meguila ?
Il est permis de boire du thé ou du café. Celui qui adopterait une attitude rigoureuse et ne goûterait rien avant la lecture de la meguila attirera sur lui la bénédiction.